"Le superflu, chose très nécessaire" Voltaire

LE LUXE NE CONNAIT PAS LA CRISE


Pourquoi le luxe ne connaît-il pas la crise ?



Les raisons d'une réussite dans un contexte économique défavorable .




Conclusion

Malgré la crise économique, le secteur du luxe qui regroupe notamment la mode, l'horlogerie, la joaillerie, les parfums et la maroquinerie haut de gamme, l'immobilier, l'automobile et bien d'autres secteurs, a poursuivi son expansion de long terme. Le luxe joue un rôle particulier dans nos sociétés : d'une part, il fait rêver, d'autre part, il permet de se distinguer socialement. La récession n'a pas provoqué de changement pour cette industrie. Les véritables mutations interviennent sur des cycles beaucoup plus longs, voire à la suite de ruptures historiques. Le secteur du luxe se singularise par un certain nombre de caractéristiques, notamment la politique tarifaire, la distribution et le comportement des consommateurs. Ainsi, si les prix des marques de luxe sont en moyenne environ quatre fois plus élevés que ceux des produits de grande consommation, la sensibilité par rapport au prix demeure forte. Par ailleurs, les opérations commerciales de lancement de nouveaux produits et la qualité du service à la clientèle y jouent un rôle particulièrement important.

L'explication la plus commune pour comprendre ce phénomène réside dans l'éveil des pays émergents et en particulier la Chine depuis 2005. Ce basculement de la richesse s'est accompagné d'une explosion du nombre de riches dans ces pays. Ces nouveaux consommateurs de produits de luxe en sont d'autant plus friands qu'ils n'ont découvert le modèle occidental que récemment. Cette explication est vraie mais ne suffit pas pour comprendre le dynamisme exceptionnel du secteur. On peut aussi évoquer l'envolée des revenus des riches de l'élite mondiale dans les pays dits industrialisés .  Ainsi la majeure partie de la croissance du secteur provient des nouveaux riches des Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), l'Europe reste le premier marché avec 37% des ventes de produits de luxe, devant les américains (30%).  Enfin, la nouvelle stratégie de « démocratisation du luxe »  est aussi un des moteurs de l'essor actuel du luxe. Cette politique des firmes consiste en pratique à mettre sur le marché des produits  plus accessibles afin de capter une clientèle plus jeune et moins aisée.

Il est nécessaire de nuancer : l'avenir du secteur pourrait cependant être plus sombre. A court terme d'abord, si l'économie mondiale se détériore. Car maintenant que la clientèle du luxe est élargie, le secteur est beaucoup plus sensible à la conjecture économique. A plus long terme, la démocratisation du luxe menace sa dimension de rareté et de qualité irréprochable, ce qui l'exposerait à une concurrence accrue.